MISE EN LUMIÈRE DES FIGURES DE L’OMBRE

Le sexisme est présent à toutes les époques de l’humanité ou presque. Pour illustrer ce fait établi, nous allons étudier le film « les figures de l’ombre » de Théodore Melfi (2016). Ce très bon film se déroule au début des années 60 et relate l’histoire de trois scientifiques afro-américaines travaillant à la Nasa. Malgré les discriminations subies par le système mis en place et par leurs collègues masculins, nos trois protagonistes ont permis aux États-Unis de prendre la tête de la conquête spatiale. Le film traite également du racisme, présent notamment à travers le traitement ségrégationniste qui était réservé aux personnes de couleurs. Nous allons voir que certains propos seraient aberrants s’ils étaient tenus aujourd’hui mais étaient pourtant la « norme » à cette époque.

La femme, victime des clichés
sociétaires

Dans les années 60, les femmes sont en proies au clichés sexistes en tous genres. Elles subissent, dans leur vie quotidienne, d’innombrables remarques réductrices quant à leur capacité à effectuer les mêmes tâches que les hommes.

Un exemple très connu est la conduite automobile. Un stéréotype veut que les femmes conduisent moins bien que les hommes, bien que ça soit complètement faux. A l’heure actuelle par exemple, 84% des responsables d’accident mortels en voiture sont des conducteurs, et non des conductrices.

Dans le film, c’est justement lors d’une scène où la voiture de nos 3 protagonistes est en panne, que l’on a droit à un cliché évident. En effet, un agent de police qui les contrôle s’étonne fortement que des femmes travaillent à la Nasa et participent à envoyer des fusées dans l’espace.

Un policier contrôle les trois protagonistes
Un policier contrôle les trois protagonistes

Au-delà de simples remarques, ces clichés ont un impact sur la vie des femmes. En milieu professionnel par exemple. En effet, les postes les plus importants sont occupés par des hommes. Les femmes sont pourtant instruites et compétentes mais ne peuvent prétendre qu’à des métiers sans risques et très machinaux.

Dans le film, cette inégalité se fait ressentir à la NASA. En effet, les femmes n’ont droit qu’à de simples jobs qui n’ont aucun impact majeur sur une mission spatiale, comme « calculatrices » par exemple. Ces dernières sont chargées de vérifier les calculs des hommes. C’est un travail très minimisant quand on sait qu’elles ont les mêmes capacités intellectuelles et compétences que leurs collègues masculins.

Pire encore, certaines pensées sexistes ne permettent pas aux femmes scientifiques de travailler correctement. Par exemple, l’essentielle partie des informations présentes sur les dossiers qu’elles doivent traiter sont confidentielles et barrées d’un trait noir, et elles ne sont pas autorisées à participer aux réunions qui leur permettraient d’être efficaces dans leur travail.

Les informations masquées d’un trait noir
Les informations masquées d’un trait noir

Tout ceci forme un cercle vicieux qui, vous l’aurez compris, ne peux que dégrader la condition et l’image des femmes dans la société. Hélas, ça ne s’arrête pas là.

La ségrégation raciale, une
discrimination supplémentaire

Nous venons de voir à quel point l’idéologie sexiste impactait la vie des femmes de manière négative, et au quotidien. Malheureusement, ce n’est pas la seule discrimination de taille omniprésente à cette époque.

En effet, en 1960, les États-Unis séparent les blancs caucasiens et les personnes de couleurs : c’est la ségrégation raciale.

En plus de diviser les Hommes, elle instaure un rejet et un dégoût des personnes de couleurs, et ce dans leur quotidien. Ils doivent par exemple s’installer à l’arrière dans les bus pour ne pas se mélanger avec les personnes blanches, ne peuvent pas utiliser les mêmes fontaines et toilettes qu’eux et n’ont pas accès aux mêmes livres à la bibliothèque, ce qui limite leur savoir.

Les fontaines sont séparées en fonction de la couleur de peau
Les fontaines sont séparées en fonction de la couleur de peau

Dans le film, cette discrimination est illustrée par un grand frein pour nos trois protagonistes.

Là où l’une réalise le travail d’une cheffe d’équipe mais se voit refuser une vraie promotion, l’autre se voit menacée d’être renvoyée car elle a besoin d’un diplôme uniquement accessible dans une école... blanche et ségrégationniste. Et tout ceci uniquement « à cause » de leur couleur de peau.

Une fois encore, ces différences empêchent les personnes de couleurs de s’épanouir dans un milieu professionnel et les oblige à travailler deux fois plus dur pour montrer leur valeur.

Une touche d’espoir

Dans toute la noirceur de cette société qui est en proie à de profondes inégalités, quelques personnes sortent du lot en prenant conscience du problème.

Dans l’œuvre de Théodore Melfi, cette prise de conscience est par exemple incarnée par le patron de la Nasa, qui est très impressionné par le génie et le travail de notre héroïne principale. Il va alors peu à peu l’aider contre les discriminations.

Une si ce n’est la scène la plus marquante du film se déroule autour de lui. Notre héroïne, à bout de nerfs, finira par vider son sac et expliquera toutes les inégalités auxquelles elle doit faire face pendant ses journées de travail. Elle doit notamment utiliser les seules toilettes pour personnes de couleurs présentes sur tout le campus, qui sont situées à 800 mètres de son lieu de travail, ce qui lui fait perdre un temps fou chaque jour.

Face à son employée en larme, le directeur décide alors d’aller casser le panneau « toilettes pour femmes de couleur » tout en disant l’iconique phrase : « Ici à la Nasa, on pisse tous de la même couleur ».

Le patron casse le panneau des toilettes pour femmes de couleurs
Le patron casse le panneau des toilettes pour femmes de couleurs

Si les inégalités ont toujours été présentes dans l’histoire de l’humanité, cette scène nous montre également que certaines personnes ont, et auront toujours le courage de s’y opposer, et ce pour le bien de tou(te)s.

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